Comment contrôle-t-on la surpêche? Plusieurs plans d’actions sont mis en œuvre pour lutter contre la fraude.

Contrairement à certains pêcheurs peu scrupuleux, le poisson n’a aucune chance de passer « entre les mailles du filet » et le thon rouge donne le ton. Outre des techniques de pêche parfois contestables, cette espèce est menacée par la surpêche malgré les quotas imposés par l’Union européenne. Les limites de captures ont délibérément été ignorées et la pêche illicite ou non déclarée a un impact néfaste sur les stocks des poissons.

Un autre type de fraude, la substitution d’espèces, touche notamment le secteur de la pêche. Des tests ADN réalisés récemment par l’ONG Oceana, en collaboration avec la Katholieke Universiteit Leuven ont mis en évidence des cas flagrants de fraude.

C’est notamment dans ce cadre que l’association Oceana relève qu’« en dépit d’un cadre règlementaire européen bien fondé en matière de traçabilité des poissons, son application reste inégale. Les règlements (CE) 2065/2001 sur l’étiquetage des produits de mer, 178/2002 « food law» et 1224/2009 établissant le régime de contrôle des pêches, constituent la base de la sécurité et de la traçabilité des poissons en Europe. Mais la législation européenne vise essentiellement un objectif de sécurité alimentaire: assurer une qualité optimale des produits ainsi que permettre un retrait rapide des produits dangereux du marché ».

Pour lutter contre la fraude alimentaire, la Commission européenne (CE) a proposé un plan d’action visant à remédier aux carences identifiées dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire européenne (European Commission website, Food and Feed Safety section). Ce plan d’action a pour objectif de rétablir la confiance des consommateurs et des partenaires commerciaux par le renforcement de plusieurs contrôles visant les pratiques frauduleuses. Ce plan d’action a servi de base à la proposition d’une résolution du Parlement européen sur la crise alimentaire, la fraude dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et son contrôle (European Parliament, Committee on the Environment, Public Health and Food Safety -2013- Draft Report on the food crisis, fraud in the food chain and the control thereof).
Le plan d’action de la Commission comprend une série de mesures relevant des cinq domaines suivants : fraude alimentaire , programme de tests, passeports équins, étiquetage de la provenance, contrôles officiels, mises en œuvre et sanctions.

Pour conclure, une excellente nouvelle au niveau international.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) annonce l’accord international considéré comme le « premier traité mondial contraignant visant à lutter contre la pêche illégale ». Il est entré en vigueur le 5 juin 2016 dans une trentaine de pays après avoir été adopté en 2009. Cet accord, qui vise « à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée », a désormais valeur légale dans des pays tels que l’Islande et la Norvège, mais aussi l’Australie, Cuba, l’Afrique du Sud, la Somalie et la Thaïlande.
Il manque à l’appel la Chine et le Japon !