European Green Deal

Publié le 29/03/2022

Adopté en mai 2020, cette nouvelle stratégie européenne visant la réduction de l’empreinte écologique du système agroalimentaire favorisera également une alimentation plus saine. La stratégie développée par la Commission européenne aborde quatre nouvelles idées concernant l’emballage de nos denrées alimentaires.

Adopté en mai 2020, cette nouvelle stratégie européenne visant la réduction de l’empreinte écologique du système agroalimentaire favorisera également une alimentation plus saine. La stratégie développée par la Commission européenne aborde quatre nouvelles idées concernant l’emballage de nos denrées alimentaires :

  1. L’étiquetage nutritionnel présenté sur la face avant du produit ;
  2. Le profil des nutriments présents favorise une plus grande protection du consommateur ;
  3. L’obligation de l’indication d’origine pour davantage de produits ;
  4. La révision du marquage de la péremption de la denrée.

Ces nouveautés vont avoir un impact sur plusieurs grandes règlementations européennes alimentaires : le règlement 1924/2006 légiférant les allégations de santé et nutritionnelles, le règlement 1169/2011 légiférant l’information alimentaire vers le consommateur, le règlement 178/2002 implémentant les grands principes de la législation alimentaire, le règlement 2003/2005 au sujet des critères microbiologiques des denrées alimentaires, le règlement 589/2008 sur le marquage des œufs, le règlement hygiène 853/2004 des denrées alimentaires d’origine animale, etc… L’autorité de surveillance alimentaire européenne, l’EFSA, a publié une guidance sur le sujet. Dans une de ses annexes, on peut trouver une étude sur les températures des frigos ménagers dans plusieurs pays européens. Les relevés mentionnés ferait pâlir tout représentant d’un organisme de contrôle. On s’aperçoit vite que le concept de la chaîne du froid n’est pas tout à fait suivi comme il devrait l’être. Il est difficile d’envisager un allègement du principe de la date de péremption si les conditions de conservation ne sont pas rencontrées.

Ces nouveautés permettront de combattre efficacement la problématique de surpoids qui touche plus d’un consommateur adulte européen sur deux. Les statistiques montrent aussi que près d’un million de personnes sont mortes suite à des cures de régime mal encadrées. Les études montrent également la difficulté persistante pour comprendre aisément les profils nutritionnels des emballages alimentaires, rendant le choix pour une nourriture plus saine moins évident pour le consommateur lambda. Il existe une volonté européenne d’uniformiser l’étiquetage nutritionnel sur la face avant des produits alimentaires pour lutter contre sa difficulté de compréhension. Cette présentation unique et claire en format européen empêchera également les allégations nutritionnelles tapes à l’œil du style « pauvre en sucre » ou « riche en fibre » de masquer ces informations oh combien importantes dans le choix du consommateur.

L’élargissement à d’autres types de denrées alimentaires de l’obligation d’origine est une demande du consommateur européen, de plus en plus curieux de connaître la provenance des produits qu’il achète et son impact socio écologique. L’adresse du conditionneur européen d’un paquet de fruits secs ne sera bientôt plus suffisant et on s’en réjouit. Mais d’où viennent en fait nos cacahuètes ? Les règles d’étiquetage européenne existant aujourd’hui ne permettent pas aux consommateurs de connaître systématiquement l’origine des produits qu’il achète. Par exemple, il n’est pas rare de lire sur les emballages de purée de tomates : origine UE/non UE, laissant le consommateur dans un flou artistique total. A cela s’ajoutent les règles nationales qui diffèrent d’un pays à l’autre, fragmentant la robustesse de l’information vers le consommateur et favorisant une source d’inégalité entre voisins européens.

Concernant la date de péremption, il apparaît que le consommateur européen ne différencie pas clairement la signification des expressions « à consommer jusqu’au » et à consommer de préférence avant le », la première ayant un accent de santé publique tandis que la seconde étant un critère de qualité de la denrée alimentaire. En 2018, une étude de la Commission européenne montrait que 10% de nos déchets alimentaires était dû à cette incompréhension du consommateur. Il est quand même interpellant de noter que les produits laitiers transformés de notre frigo ménager restent gustativement intact de toute altération une fois leur date de péremption passée. L’industriel sait que son produit risque d’être conserver quelques jours de plus dans le frigo du consommateur ; frigo qui ne fonctionnera probablement pas aussi efficacement que ceux de son industrie agroalimentaire ultra contrôlée. Poussé par son système qualité dont le but est de minimiser tout risque sanitaire, susceptible d’altérer son image de marque, il est alors (trop) prudent lorsqu’il s’agit d’établir une date de péremption, favorisant ainsi son profit économique et le gaspillage alimentaire. L’entreprise danoise « Too Good to go » implantée également chez nous a bien compris les dérives d’un système qualité poussé à l’excès et vante la sauvegarde de nos aliments et donc de notre planète. Soyez curieux si vous ne connaissez pas encore son application mobile. https://toogoodtogo.be/fr-be/

Ces amendements réglementaires à venir correspondent en tout point au traité de fonctionnement de l’union européenne qui dans ses articles 114, 168 et 169 appellent respectivement à une plus grande proportion de denrées alimentaires durables sur le marché, une amélioration de la santé humaine et un haut niveau de protection du consommateur.

Comme explicité ci-avant, cette uniformisation européenne aura comme objectif transversal d’annuler les disparités existantes entre états membres et ainsi faciliter la production et la distribution des denrées alimentaires produites par nos entreprises et celles de nos voisins, améliorant du même coup leur libre circulation et leur inter-compétitivité, tout bénéfice pour le portefeuille du citoyen. Les autorités nationales verront également d’un bon œil ces améliorations facilitant leur futurs contrôles de terrain.

Pour l’heure, une consultation citoyenne est organisée sur le sujet. En effet, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas trouvé réponse. Le profil nutritionnel exposé sur la face avant de nos produits alimentaires sera-t-il plutôt présenté sous forme de logo, de code couleurs, de chiffres,… ? L’obligation d’origine représentera-t-elle un rayon européen, national ou régional ? Le consommateur souhaite-t-il savoir où le bœuf présenté à la vente dans sa boucherie a été abattu, élevé ou connaître son pays de naissance ? La future date de péremption va-t-elle mixer les notions de santé publique et de qualité du produit ou mettre en avant un de ces deux critères seulement ? Peut-on s’attendre à voir un système de couleur accompagné la ou les date(s) de péremption ?

La consultation publique est disponible jusqu’au 7 mars 2022 via le lien suivant : https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12748-Faciliter-des-choix-alimentaires-plus-sains-etablissement-de-profils-nutritionnels_fr

 

Source : European Commission – réf. Ares (2020)7905364-23/12/2020


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